Cette nuit d’hiver, il arriva deux évènements nouveaux dans le village elfique noir de Boispâle : une aurore boréale et une naissance. Une naissance était commune dans le village ; mais celle-ci fut très spéciale.
En effet, la sage femme fut horrifiée en mettant l’enfant au monde car celui-ci n’avait en aucun cas le profil d’un elfe noir : sa peau ainsi que ses cheveux étaient blancs et ses yeux avaient la couleur d’une pierre de lune… C’était un phénomène jamais vu : un elfe noir albinos ! C’était un phénomène jamais vu : un elfe noir albinos !
Le garçon fut nommé Boreal alors que l’aurore boréale virevoltait dans les cieux ; la mère, hélas, mourut peu après.
Boreal grandit donc avec son père ; mais celui-ci ayant sombré dans l’alcoolisme suite à la mort de sa femme ; Boreal dut se débrouiller seul dès son plus jeune âge.
Son apparence physique effrayant les jeunes elfes noirs, il n’avait pas d’amis. Sa solitude attira les brutes en quête de victimes, en particulier Diranaën et sa bande. Pendant des années, ceux-ci s’escrimèrent à faire de la vie de Boreal un enfer, en l’humiliant en public fréquemment. Cependant, ils n’osèrent jamais le toucher.
Cette situation s’éternisa, et Boreal commençait à souffrir des moqueries incessantes, malgré sa mentalité d’acier. Mais tout changea le jour de son anniversaire, l’équivalent de seize ans pour un elfe noir (les elfes ont une espérance de vie bien plus longue que les autres races).
Il se leva tard, n’ayant pas à préparer le petit déjeuner de son père depuis que celui-ci était mort d’une consommation importante d’alcool nain la saison passée. Il comptait aller flâner au marché de la place et éventuellement s’acheter quelque chose pour son anniversaire avant d’aller travailler ; une fois n’est pas coutume et c’était son anniversaire…
Ses plans furent contrecarrés par l’arrivée intempestive de Diranaën et sa bande, armés de bâtons et l’air menaçant.
Diranaën le héla :
« Alors, l’albinos, il paraît que c’est ton anniv’ aujourd’hui ? »
L’interpellé soupira et répondit :
« J’ai toujours été épaté par ton intelligence remarquable, Dir’. C’est le même jour que les années passées ! »
Diranaën fronça les sourcils et comprit l’insulte dans ses propos, malgré son intelligence limitée. Il gronda :
« Tu fais le malin, hein ? On est venu t’apporter ton cadeau : une bonne raclée ! »
Et sur ces mots, il s’avança suivit, de ses sbires.
Boreal recula, incertain. C’était la première fois qu’il était dans une situation de ce genre, car le bourg était plutôt sûr, et le combat était assez inégal. Il buta contre l’étalage d’un forgeron de passage et referma la main sur la poignée d’une dague.
A ce moment, une foule de sensations et de sentiments nouveaux traversèrent son corps et son esprit. Il se redressa et fit face à ses agresseurs, lame à la main.
Ce fut un bain de sang. Les gardes trouvèrent Boreal couvert de sang d’autrui, lame écarlate à la main, avec les corps de Diranaën et ses compagnons en train d’abreuver les pavés de leur sang. Les badauds étaient trop choqués pour témoigner.
Nul ne fut étonné de voir que Boreal perdit le procès. Cependant, vu la situation familiale de l’accusé, il fut banni et non condamné à mort, au grand dam des familles des victimes.
C’est ainsi que Boreal quitta son village natal. Avant de partir, il alla s’excuser auprès du marchand à qui il avait pris une dague avant le massacre. Celui-ci, un nain en cotte de mailles, accepta ses excuses et le prit à part.
« Dis donc, je t’ai vu te battre, et je t’assure que depuis mon combat avec un vampire en ’62 je n’avais rien vu de tel ! »
Boreal ne préféra pas répondre.
« Je vais te faire un présent, car j’ai cru comprendre que c’est ton anniversaire et que tu vas sur les routes dans peu. »
Il lui tendit une dague ouvragée d’un métal très brillant.
« C’est une dague en mithril ; elles ne rouillent pas et ne s’abiment pas. Fais en bon usage !
- Mais… Pourquoi ? balbutia Boreal, honoré par la valeur du présent.
- Disons que tu as fichtrement égayé ma journée par ce combat épique ! » rit le nain.
Boreal attacha la dague à sa ceinture, et demanda son nom à son bienfaiteur.
« Mon nom est Deriôn fils de Firiôn. Et ton nom est ? »
Boreal le lui indiqua.
« Mmm…Boreal… C’est un nom rare. Je vais te donner un conseil, Boreal. Va vers le sud est, à la ville des hauts elfes de Eletär. Tu devrais trouver un boulot là bas.
- Merci. Je ne vous retiendrai pas plus longtemps.
- Bonne chance ! »
Ayant rassemblé ses affaires, Boreal se mit en marche vers la porte du village. Il ne se retourna que quand Deriôn le héla :
« Boreal ! Un dernier conseil : habille-toi surtout de noir ! »
Et sur ces bonnes paroles, il lui fit un clin d’œil et retourna à son étalage d’armes.
Boreal sourit. Il était temps de bâtir sa vie...
Drakon, Protecteur sur Tamriel.fr
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Fondateur de l'AdMdC (Amicale des Mangeurs de Chiantos)
Rien ne sert de courir dans la mine : il faut partir au bar !
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